jeudi 29 octobre 2009

Hydro-Québec en voie d'acquérir Énergie Nouveau Brunswick

J'écoutais la nouvelle à la radio et mon attention s'est surtout arrêtée sur le fait que le premier ministre de Terre-Neuve a fait une déclaration "panique" du genre "le Québec va contrôler les Maritimes. Vite, il faut stopper cette transaction!".

Lorsque l'ontarienne Loblaws a acheté Provigo (et SuperC du même coup), juste un peu avant ou après que Sobey's (des Maritimes) achète IGA, il me semble que ça a été le silence radio au Québec. Pourtant, en moins de deux le Québec venait de perdre le contrôle de la vente des produits d'alimentation. Il ne reste que Métro-Richelieu en fait. Je crois que nous nous sommes dit que c'était ça la mondialisation, des fois on achète ailleurs (comme le fait Couche-Tard), parfois on se fait acheter. Bref, le premier ministre de l'époque, pourtant péquiste, n'est pas parti en croisade comme quoi c'était maintenant nos provinces voisines qui empochaient les profits du plus grand réseau de vente au détail : les épiceries! Comme l'énergie, si il y a bien quelque chose qu'on ne peut pas se passer, c'est bien la nourriture...

Alors pourquoi cette panique lorsque le Québec achète dans une autre province? C'est, selon moi (et ce n'est qu'une opinion évidemment) parce que dans l'imaginaire de certains anglo-canadiens, les Québécois sont supposés être des perdants, et ça les écoeure surement au plus haut point quand on connaît des succès plutôt que de mourir à petit feu. Je parlais récemment à un ontarien qui croyait qu'il ne restait qu'une poignée de gens au Québec qui parlait encore français. J'avoue que si tu ne vas que dans certains quartiers de Montréal, tu peux avoir cette impression. Mais quand même, ce qui m'a le plus marqué c'est que ça n'avait pas l'air de le réjouir quand je lui ai dit qu'au contraire nous étions 80% de francophone et que non, mis à part Montréal, le français n'était pas en déclin.

En tout cas, les fédéralistes purs et durs vont surement dire que je divague et tant mieux s'ils ont raison! Car malgré tout, lorsque je voyage au Canada à l'extérieur du Québec (surtout en Ontario), j'ai le même plaisir à découvrir et à parler avec les gens que lorsque je vais dans d'autres pays. En d'autres termes, je ne vois pas l'utilité de perpétuer une chicane avec nos voisins, mais il ne faut pas être naïf non plus...

5 commentaires:

  1. Boffe, à moindre échelle, le gouvernement du Québec est déjà intervenu dans des transactions pour l'achat de ses "fleurons".

    1. Vachon par International Bakeries
    Vachon s'apprétait à fusionner avec une compagnie américaine pour faire de la distriution sur le réseau américain. Prétextant que c'était un joyau de notre culture, je gouvernement a aidé financièrement Saputo à prendre le contrôle de la compagnie.

    2. Vidétron
    L'acquisition de Vidéotron a aussi beaucoup fait jaser à l'époque. C'Est encore une fois le gouvernemaman du Québec qui est intervenu pour favoriser Quebecor dans cette transaction, créant ainsi la base de l'empire du placement de produit qu'est aujourd'hui Quebecor avec son contrôle des médias.

    Je crois que dans le cas présent, c'est surtout que le contrôle de l'énergie est un sujet délicat. Comment les québécois réagiraient-ils à une possible vente de Hydro Québec à une autre province? Rappellez-vous des réactions de la presse québécoise lorsque l'ADQ a proposé de vendre ~10% des parts de Hydro Québec pour le soulagement de la dette québécoise.

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  2. http://elections.radio-canada.ca/elections/quebec2008/2008/11/08/001-privatisation_hydro-quebec.shtml

    On voit ici que l'opposition à la privatisation partielle d'H-Q venait surtout du fait que ça n'apportait rien de concret. D'ailleurs, même vendre H-Q ne réduirait pas la dette nette du gouvernement, car la dette d'Hydro-Québec, ce n'est pas comme s'endetter pour payer l'épicerie.

    Pour l'achat du réseau du N-B, je crois que les Néo-brunswickois vont s'y opposer massivement car ils ne veulent pas que les méchants québécois prennent le contrôle de leur économie. C'est une perception qui est fausse selon moi, mais je pense que l'opposition conservatrice au N-B en fera un cheval de bataille.

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  3. Belle déviation du sujet! Cependant, j'avais apprécié à l'époque que quelqu'un pense à un jour diminuer l'impact d'une dette croissante sur notre économie. C'est un sujet qu'on repousse souvent du revert de la main.

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    Je vais clarifier ma position. Je suis pour l'achat de ENB par HQ. Je crois que le Québec a intérêt à devenir une puissance énergique. Particulièrement avec une forte production d'énergie renouvelable. C'est une richesse!

    Cpendant, comme je m'opposerais au rachat de HQ par Hydro One, je comprends que la population du NB s'oppose à vendre leur contrôle de l'énergie à des intérêts étrangers, aussi près d'eux soient-ils. Spécialement avec le spectre persistant de la souveraineté Québécoise.

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  4. En même temps, trouves pas que c'est carrément pire pour eux que si ce serait un pays étrangers (USA ou autres). Comme si le Québec était, dans leur imaginaire collectif (du ROC), une menace à un degré encore plus élevé qu'un pays étrangers amis. Et le spectre de la souveraineté, il va diminuer à la même vitesse que va se faire assimiler, c'est à dire lentement. Donc pourquoi pas en devenir un pays pour en finir avec le sujet.

    Je suis certain qu'en moins de 10 ans, on serait vu comme des partenaires pour bien des pays. Franchement, pensons-y, le Québec au niveau international serait un pays cool. Un peu comme le Danemark ou les pays de cette taille. On a plein d'idées ici qui sont souvent étouffées par un conversatisme tipiquement anglo-saxon qui n'est pas "nous"! Je le dis et je le répètes, pensez-vous qu'on serait au même point au niveau de l'environnement, du transport, du système politique si nous étions un pays? Je suis convaincu que nous nous ferions souvent remarqués par la scène internationale sur bien des sujets. Les Québécois explosent d'idées et de créateurs.

    Pour l'instant, les fédéralistes, imaginez-vous que c'est à l'avantage du Québec de rester pênard en tant que peuple looser et d'accepter la défaite qu cas où que les premières années soient plus difficiles (ça fait donc peur, hein?). Et bien moi je vous réponds que nous avons un déficit commercial de plus de 1 Milliards$ avec l'Ontario et voilà ce que ça nous rapporte le Canada... C'est ça que je veux dire lorsque je dis qu'il ne faut pas être naïf, le respect du ROC (Rest of Canada), on va l'avoir lorsqu'on va se tenir debout. Arrêter de quémander, oui, mais surtout de sacrer notre camp.

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  5. Le problème Frundock, c'est que la dette d'hydro-québec n'est pas comptabilisé dans la dette du Québec pour une raison bien simple

    Exemple, H-Q construit un barrage pour 1 milliard de dollars. H-Q emprunte donc 1 milliard aux banques pour construire le dit barrage.

    Cependant, le barrage a une valeur de 1 milliard de dollars.

    Ce qui fait que la dette NETTE du Québec n'a pas augmenté. Donc même si les Québécois achètent 10% d'H-Q, la dette NETTE du Québec reste la même.

    Mais supposons que le gouvernement du Québec décide d'éponger les déficits des hôpitaux, alors là la dette NETTE AUGMENTE puisqu'on a pas de nouveaux actifs.

    Avant de parler de dettes, il faut savoir de quoi on parle.

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