dimanche 29 novembre 2009

L'aide sociale, un dépannage ou une carrière?


Le sujet dont je veux ici parler n'est pas du tout nouveau. Mais ô combien il le serait s'il pouvait être proposé par un parti politique...

À la base, l'aide sociale, mieux connue sous le terme péjoratif, le BS (bien-être social), est là pour dépanner. Non? Pour quelqu'un ayant une défience physique ou mentale, il va de soi que la personne aura continuellement besoin d'être dépannée.

Qu'en est-il des gens aptes à travailler? Ce n'est d'ailleurs que de ce type-là dont je veux parler. Bien sûr on peut avoir une mauvaise passe (divorce, dépression, drogue, licenciement en période de crise économique, etc.), on épuise notre chômage et on n'a toujours pas trouvé de travail. Il y a donc l'aide sociale qui est l'aide ultime que l'État finance à partir des taxes perçues de ceux qui travaillent.

En tant que tel, la mesure est correcte, mais sa durée devrait être limitée. Il me semble que d'y avoir droit un total de 3 ans dans une vie serait juste. Ou 2 ou 4, peu importe, l'idée est davantage d'avoir la notion que c'est bien une mesure de dépannage. Bon ça c'était le premier volet du plan.

2ème volet: lorsque tu es sur le BS, le gouvernement paie ton loyer directement au propriétaire, t'apporte l'épicerie (s'assurant ainsi que les enfants ont une alimentation saine), te paie le téléphone et te donne une petite allocation pour le reste (vêtements, transport, etc.).

3ème volet: si tu vas à l'école, on te paie tes livres et ton allocation est supérieure (à condition que tu réussisses tes cours) et un accès à internet.

4ème volet: on vote une loi pour interdire les compagnies de télécommunications de vendre des forfaits télés (câbles ou satellites), des cellulaires ou l'internet de luxe aux BS de type 2 (c'est à dire ceux jugés en mesure de travailler). Bref, il faut que ça soit platte d'être sur le BS. Aussi, il faut les aider à mettre les priorités à la bonne place.

5ème volet: on met beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de travailleurs sociaux qui suivent les dossiers. Il faut qu'on arrive à un ratio de max 10 dossiers par travailleur social. Ainsi, les travailleurs sociaux arriveront davantage à faire leur travail. Ils pourront faire plus d'interventions, avoir plus de temps pour rencontrer leurs clients, les encourager à se reprendre en main.

Le 5ème point semble gros, mais le pari qu'il faut faire est que le nombre de BS baisserait et qu'au bout de quelques années, on dépenserait moins autant en chèque de prestation qu'en fonction publique. Actuellement, mon impression est que les travailleurs sociaux en ont plein les bras et que ce n'est pas avec une rencontre aux 2 mois qu'ils peuvent mettre en pratique les techniques qu'ils ont appris dans leur formation. Bref, il ne faut pas mettre les efforts à moitié si on veut réellement arriver à un résultat, sinon on risque que ce soit des efforts complètement gaspillés!

À Sylvain qui disait vouloir partir un nouveau parti dans un commentaire sur ce blog, et bien voilà une suggestion pour ton programme électoral! T'aurais mon vote.

mardi 24 novembre 2009

Et si être "radical" signifie "se respecter"

Je parle ici du fait que Jean Charest a hier soir déclaré que le Parti Québécois (PQ) se radicalisait. Il faisait référence à quelques idées qui ont été analysées et débattues à l'assemblée du PQ tenue au cours de la fin de semaine. En gros, le PQ cherche des moyens pour stopper le déclin du français à Montréal.

En 2009, les gens ayant le français comme langue maternelle sur Montréal avoisine les 50%. De 1981 à 1996, le français à Montréal est passé de 60% à 55%. Durant la même période de référence, l'anglais (langue maternelle) était passé de 26,9 à 25,3%. Évidemment, le fait que la majorité des immigrants allophones se trouve à Montréal influence la démographie à court terme. Par contre, le fait que l'anglais ne bouge à peu près pas alors que le français est sans cesse en perte de vitesse traduit une triste réalité: la deuxième génération de bien des immigrants adopte l'anglais comme langue maternelle.

On dit actuellement que Montréal est la deuxième ville francophone dans le monde (après Paris évidemment), mais je me pose la question: pour combien de temps encore? Et je reviens à mes pensées habituelles: pourquoi une famille immigrante en Allemagne se "germanisera", une famille immigrante en Italie "s'italinisera" et ainsi de suite alors qu'au Québec les immigrants se tournent vers la langue du pays et non de la province?

Une fois tout cela dit, même ma gang de collègues fédéralistes à Québec s'entendent pour dire que la situation du français fait de plus en plus pitié à Montréal. Bref, peu importe l'allégeance politique, j'ose espérer qu'aucun Québécois trouve ça normal et souhaitable de voir notre métropole s'angliciser. Le fait français profite à toute l'Amérique, notre différence nous donne un élan de créativité et d'originalité. C'est l'originalité qui fait progresser. OK, j'arrête, vous avez saisi mon point: ceux qui s'imaginent que toutes les langues finiront par disparaître auraient intérêt à réviser leur cours d'histoire. Il n'y a pas d'Empire éternel. Parlez-en aux Romains!

Bon tout ça pour dire que, maintenant que nous sommes d'accord qu'il faut faire en sorte de mieux intégrer nos immigrants, faut bien trouver des idées. Et l'idée d'avoir d'obliger les immigrants à envoyer leurs enfants en CPE (Centres de la Petite Enfance) francophone et faire la même chose pour les études pré-universitaires (le CEGEP au Québec) est une idée qui mérite d'être débattue.

Sachant que nous continuerons d'ouvrir nos portes aux immigrants, voulons-nous les intégrer à notre culture ou préférons-nous qu'ils servent à nous dissiper progressivement? Une idée radicale n'est pas forcément mauvaise: obliger le port de ceinture, interdire de fumer en lieu public, obliger que l'affichage public soit au moins à 50% en français (loi 101) sont des exemples de décisions jugées radicale à l'époque où elles ont été votées, mais que nul ne remet en question...

Donc vaut mieux être radical et régler des problèmes que d'être "politically correct" mais ne rien faire au bout du compte!

dimanche 15 novembre 2009

Sacrée propagande!

Dans un de mes vieux textes (tout est relatif, le blog n'a que 2 mois!), je parlais des Américains déchirés sur la question de donner l'accès universel aux soins de santé. C'est plus complexe que ça le plan, mais ça revient un peu à ça, c'est à dire permettre à 40 millions d'Américains non assurés de le devenir automatiquement via l'État.

Et ce qui est important dans cette histoire, c'est que d'important lobbies sont contre. Et Fox News est fortement influencée par ceux-ci. En fait, Fox News est républicaine jusqu'à l'os et on peut dire que parfois les bulletins de nouvelles ont plus l'allure de propagande.

Cet extrait vidéo qu'un des membres du blog (Patrick) m'a envoyé, montre un exemple de traficotage de nouvelle. C'est réalisé par l'équipe de The Daily Show par Comedy's Central. Évidemment, la toute dernière séquence est une farce, mais le fait que Fox News a voulu donner une impression qu'il y avait plus de gens à un rally anti-plan-de-santé en y insérant des images d'une autre manifestation est semble-t-il véridique...

Bonne écoute! (C'est moins que 3 minutes)

Vidéo-Souvenir de Montréal

Photographies par Blaise, un ami de mon frère. Il est venu le visiter à Montréal et ils ont fait ce petit montage avant son retour vers la Suisse (il est de Lausanne je crois).

Je trouvais ça sympa alors je vous le partage...

samedi 14 novembre 2009

Le débat sur l'accès à l'école anglaise au Québec

Je lisais ce matin la dernière nouvelle au sujet du débat à propos de ces parents qui sont allés jusqu'en cours suprême pour avoir le droit d'envoyer leur enfant aîné à l'école anglaise 100% privé durant un an et ensuite que l'aîné en question et les enfants cadets puissent aller à l'école anglaise publique. La cour suprême a jugé que cette passe-passe était légale.

En gros la nouvelle était que le parti Québécois proposait d'assujettir les écoles 100% privées à la loi 101 et ainsi clore la question. Au parti Libéral (le parti actuellement au pouvoir), on a répondu que c'était une idée à considérer et qu'on continuait de chercher des solutions.

Je crois qu'on fait fausse route en essayant d'empêcher les gens de choisir leur école. C'est vrai qu'il y a un réseau public francophone et anglophone (tout deux payés à même nos impôts) alors c'est normal que des gens soient frustrés de ne pas avoir le choix. Il faudrait davantage se poser la question "Pourquoi ces parents tiennent-ils absolument à ce que leurs enfants passent leur enfance en milieu anglophone?".

Selon moi, le vrai problème est que la qualité de l'enseignement de l'anglais langue seconde ne rend pas les élèves bilingues. Je parie que les parents qui veulent à tout prix envoyer leurs enfants à l'école anglaise ont eu dans leur vie le sentiment d'avoir raté un poste ou une promotion parce que leur niveau d'anglais était insuffisant. Ils cherchent donc à faire en sorte que cela n'arrive pas à leurs enfants.

On devrait donc davantage trouver des moyens pour que nos élèves sortent de l'école parfaitement bilingues (comme c'est d'ailleurs le cas dans bien des pays Européens). Bref, d'améliorer le nombre d'heure d'apprentissage de l'anglais qui est la langue commune mondiale, il faut bien l'avouer. Ainsi les gens ne penseraient pas à envoyer leurs enfants à l'école anglaise. Dans le cadre de mon travail, je travaille avec des Européens (Allemands, Suisses, Espagnols) et c'est un fait que leur anglais est meilleur que celui d'un Québécois moyen.

J'ose espérer que c'est pour cette raison (rendre leurs enfants bilingues) qu'un petit groupe de parents se battent jusqu'au tribunaux. Et non parce qu'ils tiennent absolument que leurs enfants aient tous leurs cours en anglais, aient un groupe d'amis anglophones et éventuellement arrive à la maison avec un copain ou une copine anglophone, qu'ensuite ils travaillent en anglais (puisqu'ils auront passé leur enfance et leur adolescence en anglais) et qu'ils élèvent ensuite leur enfants en anglais. Le processus d'assimilation bref.

J'espère que ce n'est pas ça que ces parents souhaitent. Donc, je crois que le mieux est vraiment pour le gouvernement de focusser pour améliorer l'apprentissage de la langue anglaise pour que notre anglais soit comparable à l'anglais d'un Allemand. Donc les parents pourront être sans crainte que leurs rejetons soient désavantagés au travail. Je crois personnellement que c'est ça la source du problème.

Note importante:
Pour être certain que je ne suis pas mal compris, je n'essaie pas du tout de dénigrer qu'un anglophone se marie avec une francophone ou vice-versa. De plus, j'ai des amis anglophones et je suis absolument vers l'ouverture. Par contre, si on regarde le cas de la Louisiane aux États-Unis où les écoles françaises ont été abolies dans les années 1950, il ne reste pratiquement plus de gens âgés de moins de 50ans capables de s'exprimer en français. C'est ça l'assimilation. Tout se passe à l'enfance et à l'adolescence. J'ai donc peur que, simplement parce que la qualité de notre enseignement de la langue anglaise (langue seconde) ne soit pas au niveau requis par la mondialisation, l'effet soit que les gens se tournent vers l'école anglaise et que ça résulte en processus d'assimilation...

mercredi 11 novembre 2009

ADQ en crise à répétition

Doit-on se réjouir des débâcles des derniers jours à l'ADQ? C'est certain que ce qui m'a toujours un peu dérangé avec l'ADQ est que, tout comme le PQ d'ailleurs, ils n'ont pas réussi à attirer les anglo-québécois ou les allophones. Donc, ils divisaient le vote francophone ce qui fait qu'on a élu le parti Libéral trois mandats de suite.

Donc à prime abord je devrais me réjouir, mais c'est plus le fait de voir notre seul parti de centre-droit en train de perdre sa voix démocratique qui me peine en fait. Je ne les sentais pas prêts pour prendre le pouvoir, mais je crois que certains de leurs commentaires ou idées étaient pertinentes (et d'ailleurs finissaient par se faire reprendre par le PQ ou le PLQ). Qu'ils apportaient du bon à la société québécoise au bout du compte.

Mais bon, Charest l'a souvent dit au cours des dernières années: "en politique, 6 mois est une éternité" et le temps lui a d'ailleurs donné raison. Ce qui veut dire que les déclarations du chef actuel, Taillon (qui a probablement gagné le prix du plus court mandat à la tête d'une formation politique) seront vite oubliées si l'ADQ met la main cette fois-ci sur un personnage qui saura rallier les troupes.

jeudi 5 novembre 2009

À propos de la collusion...

Je vous cite ce qu'un blogger a écrit et que je trouvais vraiment à propos:

"Si le gouvernement ne déclenche pas une enquête publique sur la collusion et la corruption dans les milieux politiques, c'est définitivement comme signer officiellement un aveu de complicité."

mardi 3 novembre 2009

Campagne de vaccination : c'est quoi ce zoo???


Je regardais ces jours-ci les reportages sur les premiers jours du programme national de vaccination du A(H1N1):
  • Femmes en furie leur bébé pleurant dans leur bras
  • Gens qui attendent jusqu'à 8 heures en file
  • Frustration causée par ceux qui se joignent à un ami dans la file à la dernière minute (le classique)
  • Gens qui se font finalement refuser en fin de journée
Nous sommes actuellement dans la phase où seul les gens appartenant à certaines catégories peuvent se faire vacciner: pour la région de Québec, ce sont les enfants de 0 à 4 ans, les femmes enceintes et les travailleurs de la santé non vaccinés sur leur lieu de travail.

Après ce sera les gens affectés d'une maladie chronique (9nov et +), les gens avec un système immunitaires très faibles (16nov et +) , les jeunes de 5 à 17 ans (23 nov et +) et enfin toute la population (30 nov et +).

Bref, je regarde tout ça et je me pose la question suivante: pourquoi n'utilisons pas le réseau des garderies (CPE) et ensuite celui des écoles pour vacciner les jeunes? Après tout, c'est à l'école que les enfants reçoivent les autres vaccins standards.

Ça aurait été trop simple que des équipes de vaccination se pointent dans les CPE et les école, d'appeler les classes une par une (évidemment les élèves auraient à faire signer une autorisation de leur parent comme c'est le cas pour les autres vaccins). Mais non, c'est bien mieux de manquer une journée de boulot et de faire la file d'attente avec ses enfants! On dit pourtant qu'un des buts du vaccin est de limiter l'absentéisme dans les industries qu'une pandémie de grippe pourrait causer.

L'autre problème avec la méthode actuelle, c'est à dire que les parents doivent faire une file incroyable avec leurs enfants, c'est que bien des gens n'iront tout simplement pas se faire vacciner. C'est pas tout le monde qui a le luxe de s'absenter de son travail ou qui a le goût de perdre une journée de sa fin de semaine (où les files seront surement pires).

En tout cas, si il y a quelque chose qui m'échappe, n'hésitez pas à en faire part car pour l'instant je ne comprends vraiment pas pourquoi pourquoi les autorités n'ont pas décidé de ne pas faire la tournée des CPE et des écoles. Pendant ce temps, les centres de vaccination s'occuperaient de la clientèle à risque.

Ainsi, beaucoup plus de jeunes se feraient vacciner et nous serions donc réellement à l'abri de ce ciel qui va bientôt nous tomber sur la tête... Car les jeunes sont souvent les meilleurs agents de propagation des virus, les nouveaux parents en savent quelque chose!

dimanche 1 novembre 2009

Pauvre Montréal

Ne demeurant plus à Montréal depuis trop longtemps, je n'ai pas suivi la campagne électorale pour la mairie. Je ne peux donc pas commenter quant aux compétences de Louise Harel ou Richard Bergeron, mis à part que Louise Harel ne parle pas anglais.

Par contre, ce que j'ai observé au cours des dernières années, c'est qu'avec Gérald Tremblay, Montréal ne progresse pas très vite. En plus d'être très peu inspirant et pas trop charismatique, il semblait être le symbole de la corruption, des pots de vins, du mononcle un peu dépassé par les réalités de 2009 mais bien pluggé. Je suppose que si il a été ré-élu, c'est soit parce que les autres candidats étaient tout aussi non inspirants, soit parce qu'ils n'ont pas eu le temps d'exposer leur plan (surement le cas de Bergeron), soit parce que le vote des gens qui voulaient déloger Tremblay était tout simplement divisés (à son avantage). Le faible taux de vote à Montréal montre bien aussi la désillusion des Montréalais (je parierais que le parti de Tremblay a d'ailleurs dû mieux "sortir le vote" de vous savez où!).

Bref, alors que Québec a enfin son Jean Drapeau (si Régis Labeaume continue sur sa lancée), Montréal continuera sa longue traversée du désert. C'est dommage.

Dans tous les cas, je suppose que le maire de Montréal doit maintenant réaliser que c'est sa dernière chance (on ne profite jamais de la division de nos opposants très longtemps), il y a donc un espoir que ça lui donne le coup de fouet pour faire le ménage de son parti (éliminer la corruption) et d'arriver avec une vision et un réel plan pour améliorer les choses. On ne peut pas souhaiter autre chose!