mercredi 16 décembre 2009

Le Canada à Copenhague

Je ne sais pas si c'est mon cerveau qui s'échauffe, mais je trouve la position environnementale du Canada (au sommet mondial sur l'environnement à Copenhague qui se tient actuellement) de plus en plus embarrassante.

Quand je voyage à l'étranger et qu'on me demande d'où je viens, je réponds spontanément du Québec. Premièrement parce que c'est assez gros pour être connu, un peu comme un Californien répondra de la "Californie" avant de dire des "États-Unis" et deuxièmement parce que ça donne une meilleure idée de qui je suis. Je ne rentrerai pas dans un discours à la Elvis Gratton (un peu inversé dans mon cas), mais vous saisissez sans doute l'idée que c'est tout simplement plus précis et qu'en même temps c'est connu (le Québec a tout de même son territoire sur le plateau du jeu Risk!!!).

En même temps, toujours en rapport avec les voyageurs, on entend souvent que c'est très bien vu d'être Canadien. Il parait qu'il y aurait même des Américains qui voyageraient avec un drapeau du Canada sur leur sac à dos... Mais j'ai l'impression que l'image du Canada à l'étranger est progressivement en train de dégringoler. Voilà une bonne leçon pour ceux qui pensent que la politique ne change rien...

Avec nos récentes histoires de la super-alliance anglo-saxonne (effort militaire important en Afghanistan), notre inaction après la signature de Kyoto et maintenant cette position de quasi-fermeture à Copenhague, je me considère plus que jamais Québécois avant d'être Canadien. En effet, le Canada s'apprête à reviser à la baisse ses objectifs de réductions d'émissions polluantes. Que tous les pays du monde se rencontrent pour se dire qu'il faut collectivement changer nos comportements, ce n'est pas rien, ça montre que l'humanité a progressé. À l'opposé, le Canada fait figure de peuple arriéré, centré sur lui-même et obnubilé par les enjeux économiques à court terme (qui profite à une minorité et à la clique dirigeante).

Selon l'ébauche de documents consultée par la CBC, les objectifs de réduction des émissions de GES par l'industrie du pétrole et du gaz seraient de 15 mégatonnes et non de 48 mégatonnes comme initialement prévu dans le programme Prendre le virage présenté par le gouvernement conservateur en 2007. - Radio-Canada, 15 décembre 2009

Pour ceux que ça intéresse, dans le film 'Home', qui parle de la situation environnementale mondiale, à un certain moment on met la loupe sur le Canada, et devinez où... En Alberta! En fait, le Canada a tellement rien foutu après Kyoto, que nous sommes maintenant le pays en tête de liste pour l'émission de gaz à effet de serre par habitant, devant les États-Unis.

Ce qui est un peu dommage, c'est que si le parti Conservateur a pris le pouvoir, la région de Québec a été déterminante. En fait, ce qui est encore plus dommage, c'est que les gens n'ont pas "votés" pour de tel politique environnementale. En effet, être consciencieux des effets de l'action humaine sur l'équilibre des éco-systèmes n'a rien à voir avec l'axe gauche-droite sur lesquels les partis politiques se situent. Par exemple, l'Allemagne est dirigé par un parti conservateur (de droite) et est un des leaders mondiaux en initiatives environnementales (c'est le pays ayant le plus de production d'énergie solaire par habitant).

Je réalise en fait que les gens de Québec se sont faits bernés. Les élus locaux ont des responsabilités insignifiantes (et s'effacent dès que les intérêts du Québec ne sont pas servis, la même chose s'était produite lors de la polémique sur la culture il y a un an ou deux) et en fait l'intelligentsia est vraiment en Alberta. En fait, c'est le Reform Party (anciennement un parti régional pour les rednecks de l'Ouest du Canada) qui a acheté la marque de commerce "Parti Conservateur" au moment où le PC battait de l'aile. Mais une fois le nom changé et un réseau de distribution élargi, on a toujours affaire au même produit... C'est purement pour une raison économique qui avantage l'industrie hautement polluante de l'extraction de pétrole dans les sables bitumineux de l'Alberta que le gouvernement ne veut faire aucune promesse de réduction d'émissions polluantes. Paradoxalement, devenir plus vert peut être économiquement très rentable à moyen terme.

Pour finir, je serais curieux de voir des résultats de sondage (pour une hypothétique élection fédérale) car, pour revenir à Copenhague, mis à part le parti conservateur au pouvoir (et sans doute la province de l'Alberta), toutes les voix (tous les partis du Québec, de l'Ontario, etc.) s'élèvent contre la position du gouvernement fédéral qui, supposément, représentent l'opinionde la majorité des Canadiens à Copenhague.

Mon prochain message parlera des pistes de solution que j'entrevois...

mardi 8 décembre 2009

Enquête sur la corruption

Pour ceux que ça intéresse, vous pouvez signer une pétition électronique au sujet d'une demande d'enquête officielle sur la corruption dans le secteur de la construction pour le gouvernement. C'est une pétition officielle qui se trouve sur le site web de l'Assemblée Nationale. Probablement mis en ligne par le PQ et l'ADQ ou juste un des deux...