samedi 14 novembre 2009

Le débat sur l'accès à l'école anglaise au Québec

Je lisais ce matin la dernière nouvelle au sujet du débat à propos de ces parents qui sont allés jusqu'en cours suprême pour avoir le droit d'envoyer leur enfant aîné à l'école anglaise 100% privé durant un an et ensuite que l'aîné en question et les enfants cadets puissent aller à l'école anglaise publique. La cour suprême a jugé que cette passe-passe était légale.

En gros la nouvelle était que le parti Québécois proposait d'assujettir les écoles 100% privées à la loi 101 et ainsi clore la question. Au parti Libéral (le parti actuellement au pouvoir), on a répondu que c'était une idée à considérer et qu'on continuait de chercher des solutions.

Je crois qu'on fait fausse route en essayant d'empêcher les gens de choisir leur école. C'est vrai qu'il y a un réseau public francophone et anglophone (tout deux payés à même nos impôts) alors c'est normal que des gens soient frustrés de ne pas avoir le choix. Il faudrait davantage se poser la question "Pourquoi ces parents tiennent-ils absolument à ce que leurs enfants passent leur enfance en milieu anglophone?".

Selon moi, le vrai problème est que la qualité de l'enseignement de l'anglais langue seconde ne rend pas les élèves bilingues. Je parie que les parents qui veulent à tout prix envoyer leurs enfants à l'école anglaise ont eu dans leur vie le sentiment d'avoir raté un poste ou une promotion parce que leur niveau d'anglais était insuffisant. Ils cherchent donc à faire en sorte que cela n'arrive pas à leurs enfants.

On devrait donc davantage trouver des moyens pour que nos élèves sortent de l'école parfaitement bilingues (comme c'est d'ailleurs le cas dans bien des pays Européens). Bref, d'améliorer le nombre d'heure d'apprentissage de l'anglais qui est la langue commune mondiale, il faut bien l'avouer. Ainsi les gens ne penseraient pas à envoyer leurs enfants à l'école anglaise. Dans le cadre de mon travail, je travaille avec des Européens (Allemands, Suisses, Espagnols) et c'est un fait que leur anglais est meilleur que celui d'un Québécois moyen.

J'ose espérer que c'est pour cette raison (rendre leurs enfants bilingues) qu'un petit groupe de parents se battent jusqu'au tribunaux. Et non parce qu'ils tiennent absolument que leurs enfants aient tous leurs cours en anglais, aient un groupe d'amis anglophones et éventuellement arrive à la maison avec un copain ou une copine anglophone, qu'ensuite ils travaillent en anglais (puisqu'ils auront passé leur enfance et leur adolescence en anglais) et qu'ils élèvent ensuite leur enfants en anglais. Le processus d'assimilation bref.

J'espère que ce n'est pas ça que ces parents souhaitent. Donc, je crois que le mieux est vraiment pour le gouvernement de focusser pour améliorer l'apprentissage de la langue anglaise pour que notre anglais soit comparable à l'anglais d'un Allemand. Donc les parents pourront être sans crainte que leurs rejetons soient désavantagés au travail. Je crois personnellement que c'est ça la source du problème.

Note importante:
Pour être certain que je ne suis pas mal compris, je n'essaie pas du tout de dénigrer qu'un anglophone se marie avec une francophone ou vice-versa. De plus, j'ai des amis anglophones et je suis absolument vers l'ouverture. Par contre, si on regarde le cas de la Louisiane aux États-Unis où les écoles françaises ont été abolies dans les années 1950, il ne reste pratiquement plus de gens âgés de moins de 50ans capables de s'exprimer en français. C'est ça l'assimilation. Tout se passe à l'enfance et à l'adolescence. J'ai donc peur que, simplement parce que la qualité de notre enseignement de la langue anglaise (langue seconde) ne soit pas au niveau requis par la mondialisation, l'effet soit que les gens se tournent vers l'école anglaise et que ça résulte en processus d'assimilation...

4 commentaires:

  1. Je mettrais un bémol sur ton histoire qu'en Europe c'est toutes des bilingues. Bin voyons donc!! En France, c'est toute une gang d'unilingues, pis ceux qui parle l'anglais, c'est avec un accent français épouvantable - bref, au plus 10% de la population parle bien l'anglais, le reste baragouine un peu n'importe quoi. Ce qui est intéressant aussi : peu de français parlent l'allemand.

    En Allemagne, tu vas avoir de la misère à trouver ton allemand qui parle français mais c'est vrai, la grande majorité parle l'anglais (que veux-tu, faut bien qu'ils puissent parler aux étrangers.

    Du reste, les vrais polyglottes en Europe, c'est les néerlandais, et ça compte même pas 3% des européens. Autrement, t'as les pays nordiques, mais ils ne font pas parti de l'Europe.

    Mon expérience, c'est que moins ta langue est parlée à l'extérieur de tes frontières, plus t'as de chances de chances d'apprendre d'autres langues. Au Québec, c'est pas comparable avec l'Europe car non seulement les distances sont plus grande mais le réseau de transport est moins efficace (en plus de ne pas avoir de TGV) donc les gens bougent moins d'un pays vers l'autre.

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  2. Je crois que t'as mis le doigt sur la raison principale. Avec la qualité médiocre d'enseignement de l'anglais au Québec, c'est pas suprenant que des parents veillent un meilleur niveau d'anglais pour leurs enfants. Il faut réussir à faire les 2: protéger la langue française à tout prix MAIS aussi, donner un enseignement de qualité en anglais à nos enfants.

    Commençons donc par faire passer des examens de langue anglaise aux futurs profs d'anglais. Ce n'est pas le cas présentement! En fait, un étudiant au BEALS devra passer un test de français (comme tous les profs) mais aucun test d'anglais. Après ça on se demande pourquoi nos profs d'anglais sont poches... Pendant qu'on y est, donnons des primes aux meilleurs profs pour favoriser la compétence (un mot à la mode dans la réforme!).

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  3. Vaste sujet aux milles facettes.

    La loi 101 est là pour faire en sorte que le français demeure et reste la langue parlée et écrite au Québec. Plusieurs pays protègent ainsi leur langue, plusieurs états américains le font aussi.

    L’anglais peut s’apprendre de mille façons. L’école offre cette possibilité et je suis d’accord, il faudrait améliorer cet apprentissage comme il faut améliorer l’apprentissage du français. En prenant conscience de l’importance de bien parler, peu importe la langue, on ferait un grand pas.

    L’anglais est mieux parlé et plus connu par les Montréalais que par la grande majorité des Français, Belges, Allemands, Japonais… etc. Suffit de bosser aux USA faire affaire avec des immigrés haut placés qui baragouinent un anglais quasiment incompréhensible. La langue, ce n’est pas tout, surtout en affaire.

    Chose certaine, les Québécois se font constamment dire qu’en ne parlant pas bien anglais dans leurs activités de tous les jours, ils resteront des citoyens de second ordre. Cela n’a rien à voir avec la réalité mais tout à voir avec ceux qui rêvent d’un Québec anglais doté d’un folklore français, ce qui est peut-être l’image d’un certain futur.

    Il est dommage que l’on doive user d’une loi spéciale pour parler le français. Suffirait que les Québécois imposent leur langue chez eux. Il ne faut qu’un anglophone dans un groupe de dix pour que les neuf autres se mettent à parler anglais, que ce soit au travail ou ailleurs.

    Bref, l’apprentissage de l’anglais devrait être meilleur à l’école sauf que les combats menés par les petits groupes dont vous parlez n’ont rien à voir avec ça.

    En passant, dès que l’on parle bien une langue, sa langue maternelle par exemple, l’apprentissage des autres langues en est facilité. Une seconde langue ça s’apprend facilement, surtout l’anglais car nous sommes entourés d’anglo-saxons. De plus, ils sont très rares les métiers ou même les professions où il faut parler un anglais parfait pour gagner sa vie. Chose certaine, en affaire, c’est loin d’être le cas!

    Cette façon de contourner la loi 104 avantage les commissions scolaires anglophones privées, c’est le reflet de gens qui méprisent la population locale, ces gens se considèrent nord américains et plutôt que d’apprendre le français, c’est l’anglais qu’ils favorisent quitte à apprendre quelques mots français au cas où il faudrait en faire usage de temps en temps. Tout cela est une question de bon sens, de respect.

    Accent Grave

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  4. J'ai parlé anglais avec des allemands et je trouve de façon général que les Québécois se débrouillent pas trop mal par rapport aux langues.

    Je soupçonne que ton échantillon n'est pas tout à fait représentatif des Allemands en général ;). Les Allemands à qui tu parlent sont probablement plus scolarisés que la moyenne ce qui est correlé avec la connaissance de l'anglais. De plus, les gens qui ont un travail de représentation ont en général un meilleur anglais que les autres.

    Oui il y a des gens qui parlent anglais commme des vaches espagnoles, mais ça il y a en a partout.

    Quant à

    Je serais pour qu'on augmente le nombre d'heures, ou plus précisément, qu'on ajoute de la diversité à l'enseignement en anglais (pas juste des cours d'anglais comme tel, mais on pourrait p-e intégrer d'autres matières à l'anglais.)

    Cependant, il y aussi une minorité qui voudraient avoir tout cuit dans le bec.

    La réalité c'est qu'au Québec, des cours d'anglais seulement, ne réussiront pas à rendre les enfants bilingues. Ça va leur donner une base, pour le reste ils devront pratiquer, même idéalement se trouver dans un milieu anglophone pendant quelques mois.

    L'autre point, c'est que l'anglais est un atout, mais ce n'est pas une fin en soi. Dans mon travail 95% de la communication en anglais est à l'écrit, conséquemment, même si j'étais plus bilingue encore, je ne crois pas que ça m'apporterait grand chose (sauf pour ma satisfaction personnelle) puisque je considère avec une bonne maîtrise de l'anglais écrit. Pour l'anglais parlé, je me débrouille bien, mais j'ai peu l'occasion de le pratiquer.

    Bref, même si 100% des Québécois étaient bilingues, je pense qu'on aurait encore du rattrapage à faire au point de vue économique.

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